Se libérer du passé grâce au pardon

photo credit: symphony of love via photopin cc
En thérapie, je rencontre beaucoup de personnes ayant vécu un moment dans leur vie où quelqu’un leur a fait du mal, physiquement ou moralement. Que cela ai était volontaire ou non, ce souvenir leur empoisonne la vie.
Dans les années 80, le pardon est devenu une notion populaire chez les thérapeutes qui le voient comme un moyen de se libérer d’émotions telles que la colère, l’anxiété et la dépression.
Alors pourquoi est-ce parfois si difficile de pardonner ? J’entends souvent des « explications » du genre
« Elle ne s’excusera pas, alors comment pourrais-je lui pardonner ? » ou « Pardonner ? Jamais je n’oublierai ce qu’il m’a fait ! ». Il me semble donc évident que certaines personnes comprennent mal le sens du mot pardon.
Ils s’imaginent peut-être que pardonner signifie se réconcilier avec la personne qui leur a fait du mal. Le pardon et la réconciliation sont peut-être bien lié, mais ne veulent pas dire la même chose. Imaginons ce qu’il se passerait si un ami proche vous faisait quelque chose de terrible avant de déménager à l’autre bout du monde, rompre tout contact avec vous ou pire, décéder. Auriez-vous encore la possibilité de lui pardonner ? Et qu’en est-il de la réconciliation ?
Le pardon est un processus que vous pouvez faire seul, alors que la réconciliation implique au moins deux personnes. D’ailleurs, la réconciliation est un processus plus complexe car il implique de rétablir le dialogue, exprimer sa douleur, écouter les remords de l’autre et reconstruire la confiance.
Lewis Smedes a écrit que pardonner signifie libérer un prisonnier et réaliser que ce prisonnier c’est vous. Garder en soi de la rancœur nous emprisonne, pardonner nous libère. C’est quelque chose que l’on fait pour nous-même. Pas pour les autres.
Il y a un autre mal entendu concernant le pardon : Est-ce que pardonner signifie oublier ? Est-ce que pardonner veut dire que l’on efface de notre mémoire le mal qui nous a été fait ?
Dans un de ses discours, Nelson Mandela a dit « les Sud-Africains doivent se souvenir du terrible passé, de façon à pouvoir le gérer, pardonner quand le pardon est nécessaire mais ne jamais oublier. En nous souvenant, nous nous assurons que plus jamais une telle barbarie ne nous meurtrira et nous supprimons un héritage dangereux qui reste une menace pour notre démocratie ».
Pardonner permet de se rappeler autrement, de façon à pouvoir avancer sereinement sans être bloqué par les ressentiments et l’injustice du passé.
Avant d’être prêt à se libérer, trois étapes doivent être franchies :
Tout d’abord, exprimez vos émotions ! La colère, la tristesse, la douleur doivent être reconnues, ressenties et acceptées. Même si vous n’êtes pas en mesure de les exprimer directement à la personne responsable de votre malêtre. Criez dans votre voiture, visualisez la personne en face de vous, sur une chaise vide et parler lui, écrivez tout ça sur une lettre : c’est égale, mais exprimez-vous !
Notre esprit a besoin de comprendre pourquoi. Même si la réponse ne nous plait pas et qu’on n’est pas d’accord avec, cela permet de donner un sens à la situation. Notre esprit continuera à chercher des réponses tant qu’il y aura des questions.
Troisièmement, il est essentiel de retrouver confiance en soi. Savoir que cela ne nous arrivera plus ou du moins qu’on fera notre possible pour que cela n’arrive plus.
Pour finir, pardonner signifie revenir sur un pied d’égalité avec la personne qui nous a blessé. Retrouver une certaine santé physique, un bien-être émotionnel. Ce n’est en aucun cas une preuve de faiblesse, bien au contraire.
Le chemin vers le pardon peut être long et difficile mais capital. Je travaille beaucoup là-dessus lors des séances d’hypnose et répond volontiers à vos questions ou à vos commentaires. N’hésitez pas à me contacter au 079 935 66 31 ou par mail à l’adresse info@melhypno.ch.
« La façon dont les gens vous traitent est leur Karma, la façon dont vous réagissez est le vôtre. » – Wayne Dyer
Laisser un commentaire
Participez-vous à la discussion?N'hésitez pas à contribuer!